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 Sénégal: Les Toucouleur

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korrigane

korrigane


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Localisation : le kremlin bicêtre
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MessageSujet: Sénégal: Les Toucouleur   Sénégal: Les Toucouleur EmptyJeu 10 Nov à 6:54

LES TOUCOULEUR


Leur Milieu:
Toucouleur ou Foutan Kobé (Foutanké, au singulier). L'extension des Toucouleur s'étend du Fouta Toro (Sénégal) jusqu'au Tchad. Dans la vallée du fleuve Sénégal, ils sont environ 450 000. Ils peuplent aussi la rive nord du fleuve en Mauritanie. Ils parlent peul, d'où le nom de Hal poular (qui parle peul) sous lequel on les désigne parfois. De ce fait, ils sont souvent assimilés avec les Peul, surtout au Fouta Djalon (Guinée) où ils sont installés depuis le XVIIe siècle.

Leur Histoire:
Il semblerait que dans l'ancien royaume du Tekrour (ixe siècle) des éléments négroïdes Sarakolé et des Peul aient formé par métissage le peuple Toucouleur (Toucouleur serait d'ailleurs une déformation du mot portugais Tacouror).
Cet empire a dominé aussi bien les Wolof de l'ouest que les Peul nomades du Fouta Toro. Cette région fut le premier pays islamisé par les Almoravides, ce qui peut expliquer le prosélytisme toucouleur. Ce sont les guerriers toucouleur islamisés qui attaquèrent, avec les Almoravides, la capitale du Ghana, Koumbi, en 1067. La ville résista deux ans, mais finit par être prise et saccagée en 1077. On convertit par la force les Sarakolé animistes. C'est sans doute à cette époque que de nombreuses ethnies réfractaires à l'Islam ont dû accentuer leur migration vers le sud (Sérère, Wolof, Sarakolé, Bambara, Songhaï, Akan et Peul se réfugiaient vers les hauteurs du Fouta Djalon et dans les steppes du Macina et le nord du pays haoussa).
Du XIIIe au XVIe siècle, les Toucouleur subirent la domination de l'empire du Mali. C'est vers le milieu du XVIe siècle qu'intervient dans l'histoire toucouleur un grand guerrier peul, venu du Mali , Koli Tenguella, qui donna naissance à une dynastie païenne peul (les Denianké, ou Denyankobé) qui gouverna le Fouta Toro jusqu'en 1776.
Au XIXe siècle, les Toucouleur allaient trouver en El Hadj Omar Tall un grand conquérant qui, sous le prétexte religieux de la guerre sainte contre les tribus animistes (entre autres Bambara), étendit l'empire toucouleur sur presque tout l'ensemble du Mali et la partie de la Guinée proche du Mali.
En 1864, au cours d'une de ses chevauchées près de Bandiagara, il disparut mystérieusement.
Pour pouvoir gouverner cet immense empire s'étendant sur 1 000 km d'est en ouest, son fils aîné, Amadou Cheikou, le divisa n provinces (Ségou, Nioro, Koniakary, Diala, etc.). Devant la pression des Français, Amadou Cheikou ne cessa d'inquiéter la ligne de leurs postes. En 1889, Faidherbe entreprit une campagne contre lui. Elle finit en 1893 avec la conquête, par les Français. de la région de Macina. Amadou Cheikou partit vers l'est mais fut tué par les Français. Ce fut l'effondrement de l'empire toucouleur.
L'empire toucouleur, composé de Sarakolé, de Bambara, de Malinké, de Khassonké, de Peul et de Dogon, eut le mérite d'unir ces différentes ethnies qui vivaient auparavant séparées et en luttes permanentes, et de constituer ainsi la base de l'unification politique du Mali. A ce royaume il faut ajouter celui du Boundou, au Sénégal oriental, région faisant partie du royaume Mandé qui fut conquise par un marabout toucouleur, l'almarny Malik Sy, venu des environs de Podor.

Leur vie économique:
Les Toucouleur sont des cultivateurs, mais bien qu'ils ne soient pas pasteurs comme les Peul, l'élevage a une place importante dans leur économie. Pour faciliter leurs conquêtes guerrières ils ont eu une prédilection pour l'élevage des chevaux.

Leur vie sociale:
La société toucouleur avait une stratification sociale très rigide. Les groupes ethniques et les castes étaient différenciés et strictement exogamiques : les Rimbé (Dimo, au sing.), classe des nobles comprenant la famille régnante et les guerriers libres, la classe Rimaïbé (Dimadio, au sing.), anciens esclaves devenus serviteurs, qui portent les noms de famille de leurs maîtres. A la base de t l'organisation de la collectivité toucouleur se situe le village ( Wouro).
Les Toucouleur portent, en général, deux ou trois petites scarifi cations sur chaque tempe, faites aux enfants en bas âge. Elles servent à faire écouler le surplus de sang entourant les yeux et susceptible de provoquer la conjonctivite.

Leur vie religieuse:
Tous les Toucouleur sont musulmans. Le clergé est très hiérarchisé. r Les Toucouleur croient à la métamorphose de certaines personnes a en soukouniabé (jeteurs de sorts) qui incarnent cheÎtane (Satan). a De nombreux marabouts exploitent ces superstitions en vendant r des amulettes (talki).

Leur vie culturelle:
Les Toucouleur observent les fêtes traditionnelles des musulmans. La circoncision est aussi une grande fête. On fait des cadeaux aux griots qui chantent le mieux les louanges de chaque circoncis Saundi) et de ses parents. On en profite aussi pour donner des cadeaux aux artisans.
Un noble ne doit jamais toucher un instrument de musique. La musique est réservée aux Aoualoubé, griots toucouleur, attachés en général à une famille dont ils connaissent la généalogie et les traditions. Ils connaissent les chants épiques, évoquant les grands chefs du Fouta et exaltant le courage de tous ceux qui se sont sacrifiés pour le triomphe de la guerre sainte (Djihad).
Les Laoubé N'Goumbala, ayant abandonné le travail du bois de leur caste pour pratiquer le métier des armes, sont devenus les compositeurs de chansons et d'épopée guerrière. Ce sont les auteurs des contimpadji, chants d'exhortation pour les combattants.
Les nobles ne dansent jamais. Ils pensent comme les Peul que le noble perd sa dignité en dansant devant ses parents.

Leur vie artisanale:
Les Toucouleur nobles, comme les Peul, n'aiment pas le travail manuel; aussi font ils exercer les métiers artisanaux par des artisans castés.
Les Toucouleur ont amené dans les pays conquis quelques familles de chacune des principales castes artisanales qu'on trouvait au Fouta Toro. Ils n'étaient pas ainsi dépendants des artisans des ethnies conquises.
Les Niéniebé, gens de caste des métiers artisanaux, comprennent «. les Waïloubé (Baïlo, au sing.), forgerons, bijoutiers, orfèvres. Leurs femmes font de la poterie. Ils sont restés animistes,
les Laoubé (labo, au sing.), artisans du bois;
les Garankobé (garanké, au sing.), cordonniers; les Maboulé (Mabo, au sing.), tisserands,
les Sakébé (Saké, au sing.), bourreliers,
les Soubalbé (Tiou Balo, au sing.), pêcheurs,
les Aoualoubé (Gaoulo, au sing.), griots Toucouleur.
L'organisation sociale des Toucouleur a imposé des castes nouvelles aux pays conquis, comme par exemple les Laoubé, les Maboulé, les Sakébé, qui n'existaient pas au Mali. Par contre, les forgerons (Noumou) et les Garanké (homologues des Garankobé,) les Bozo (homologues des Soubalbé) et les Diali (homologues des 4oualoubé) se sont ajoutés aux castes toucouleur. Les gens de caste ont parfois le même patronyme tels que Ba, N'Diaye, Diop, Sy, Tall, Thiam... alors que les forgerons s'appellent exclusivement Mangara ou Hott. Les femmes de souche noble ne font, elles aussi, aucun travail artisanal, pas même la vannerie. La seule activité manuelle qu'elles peuvent pratiquer sans déchoir est le travail du coton : égrenage, cardage et filage.

Habillement
L'homme porte une tunique courte souvent blanche (tourti) par dessus, un grand boubou (woûte ou doloké) pourvu d'une poche triangulaire sur le devant (blanc, bleu ciel ou bleu foncé), un pantalon (touba) court et bouffant.
Il porte souvent un bonnet rond et blanc (couffouné) sur lequel il met le chapeau de paille conique des Peul (gabar). Sandales pour travailler (tépoudia), babouches pour les fêtes (moukédié).
Les femmes sont souvent en pagne (wouderé) sous lequel elles portent une petite chemise (pendel) qu'elles gardent la nuit.
Sur la tête, un mouchoir (moussor) ou un voile transparent, genre de gaze de couleur blanche ou noire (pai).
Pour les fêtes, elles se chaussent de babouches brodées de fils de couleur ou ornées de dessins pyrogravés sur le cuir (moukédié)

Parure, coiffure, bijoux
L'homme se rase complètement le crâne mais porte une barbe en pointe. A son cou sont pendus des gris gris des petits s sachets de cuir (n'dielé) ou une bourse rectangulaire incrustée de cuivre ou d'argent (moukhoutoumé). Il couvre souvent ses avantbras de bracelets de cuir qui contiennent des versets du Coran, t susceptibles de le protéger.
La femme toucouleur porte les jours de fête le pirloua. Ce sont des bijoux cousus en bordure de la racine des cheveux avec du fil noir. Ils entourent le visage à la hauteur du front.
Elle tresse ses cheveux en petites nattes reliées les unes aux autres (berti gagui) et descendant de chaque côté de la tête. Entre ces deux groupes de tresses se place une grosse natte partant du front à la nuque. Chaque groupe de tresses est couvert de bijoux en os en forme de coeur, de trèfle ou de croix, ou simplement de petites perles de couleur or (massaradié). Elle laisse parfois pendre le long de son cou une petite tresse postiche couverte de perles ou de petits anneaux d'or (dioula réno = commerçant, prends garde à toi!). La femme toucouleur se teint les mains et les pieds au henné (pouddi), accentue le dessin de ses sourcils et farde ses paupières avec du khôl (kalé). L'entourage bleu de la bouche s'obtient au moyen de piqûres d'aiguilles passées au bleu d'antimoine. C'est une opération très douloureuse qui se fait au son du tam tam et des chants. Ce bleuissement des lèvres doit se renouveler plusieurs fois dans une vie.


Tissage
Il est pratiqué exclusivement par la caste des Maboulé, spécialisés dans le travail du coton. Ils réalisent des bandes de 6 cm de large sur des métiers à tisser, appelés tiag niral. La teinture est faite par les femmes des Maboulé. Pour distinguer les Maboulé en activité de leurs confrères qui ont abandonné le métier, on précise Maboulé Sagnobé.
Leurs femmes sont spécialisées en poterie. Une légende du Fouta Toro évoque les origines lointaines des Maboulé à l'époque où les métiers n'étaient pas encore connus. « Un pêcheur, nommé Dioutel Diabâli, surprit un jour un génie en train de tisser. Il suivit, caché, tous les mouvements du génie pour apprendre à tisser. Le génie, tout en lançant la navette, chantait à haute voix des tiefi (paroles magiques) concernant l'art du tissage. Ayant vite compris la technique du tissage, le pêcheur, armé de sa rame, se précipita sur le génie avec de grands cris. Celui ci prit peur et se métamorphosa en vent, abandonnant sur place le tissu qu'il fabriquait et tout le matériel. Le pêcheur retourna au village, installa son métier et se mit à tisser. Ainsi Dioutel Diabâli fut le premier tisserand, ancêtre de tous les autres tisserands ».
Tous les tissages de la vallée du fleuve Sénégal sont réputés pour la beauté des différents motifs géométriques utilisés (à Matam entre autres). On trouve leurs productions à Dakar, mais surtout dans les marchés des villages le long du fleuve Sénégal comme Richard Toll, Dagana, Podor, Matam et, au Mali, à Ségou, Djenné, Mopti.

Vannerie, nattes
Il n'existe pas de caste particulière. Ce sont les femmes des esclaves qui réalisent nattes et paniers du même type que ceux des ethnies voisines.

Cuir
Le travail du cuir est l'apanage de la caste des Garankobé, maroquiniers, cordonniers et bottiers. Ils procèdent eux mêmes au tannage des peaux (à l'aide d'écorces pulvérisées de gonakié ou des gousses résineuses du gaoudi).
Leurs principaux outils sont : la planche sur laquelle on tranche cuir (walakhal), le polissoir en bois servant à repousser le cuir, 'bounni).
Les autres artisans du cuir sont les Sakébé, surtout bourreliers. t Ils sont subdivisés en Saké alaoubé, qui fabriquent exclusivement s des harnais, et Saké radjinkobé qui, en plus de la bourrellerie, s fabriquent des petits travaux en cuir (sacs, sandales, etc.).

Bois
Les Laoubé (Labo, au singulier) sont les artisans du bois. Ils parlent le peul et sont musulmans (à l'origine, ils étaient surtout constitués de Peul). On les retrouve dans toute l'Afrique occidentale (ils s'appellent Sow, Gadjigo, Dioum, Wagne, Kébé).
Ils se divisent en Laoubé Lana, spécialisés dans la fabrication des pirogues, sédentaires vivant sur les rives des grands fleuves, et en Laoubé Gorworo, sculpteurs sur bois fabriquant des mortiers, des pilons, des jarres de traite, des écuelles, des tabourets, des outils (navette et poulie du tisserand, manches, etc.).
Khalambou est le titre du chef de communauté. Les Laoubé sont s nomades et vont de village en village, de pays en pays, vendre e leur production.
Les Laoubé vont dans la brousse chercher les arbres propres à leurs travaux mais, avant de les couper, ils n'oublient jamais de se protéger des génies des arbres par différentes cérémonies. Ces rites ne sont accomplis que certains jours bénéfiques. Ils se servent d'une hache (diambéré) pour couper le tronc. Ils débitent l'arbre sur place. Le bois, avant d'être travaillé, est mis dans l'eau pendant 48 heures, puis il est taillé à l'aide d'une herminette. Ce sont leurs femmes qui décorent les mortiers et ustensiles de ménage avec la technique de la pyrogravure (la pointe rougie au feu s'appelle gniorogol). Ce sont elles aussi qui vont les vendre sur les marchés mais, en général, les Laoubé ne travaillent que sur commande. Les femmes fabriquent aussi des statuettes en argile pour les enfants (êtres aux formes étranges).

Métal
Le travail du métal est la spécialité de la caste des Waïloubé. r Les Waïloubé balebé sont les artisans du fer noir (forgeron), tandis que les Waïloubé N'Daneri, bijoutiers, travaillent l'or et l’argent. Le chef de la communauté de cette caste porte le nom e de Farbo Baylo. Leurs femmes sont potières.
Les Waïloubé N'Daneri utilisent la technique de la cire perdue et la technique du filigrane. Ils réalisent de grands anneaux d'or pour les oreilles, des pendentifs rectangulaires (foumoudjé), des colliers en boules en or rondes (boussouravi) ou en perles de toutes s les couleurs (tiakadié).
Aux bras et aux chevilles les femmes Toucouleur portent des bracelets d'argent (diawé) et aux doigts des petits anneaux en cornaline et argent (pêgué).
Les enfants portent toujours aux bras des porte bonheur (guédielal) en fer ou en argent.

Poterie
Réalisées, soit par les femmes des Waïloubé soit par les femmes des e Maboulé Sagnobé, ce sont des poteries essentiellement utilitaires aux formes très pures sans décoration : marmite (fayandi), plat percé pour le couscous (youlden), plat à beignet, etc.
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