Historia mundi
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Historia mundi


 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

 

 Le Burkina Faso: Les Mossis

Aller en bas 
AuteurMessage
korrigane

korrigane


Nombre de messages : 47
Localisation : le kremlin bicêtre
Date d'inscription : 10/11/2005

Le Burkina Faso: Les Mossis Empty
MessageSujet: Le Burkina Faso: Les Mossis   Le Burkina Faso: Les Mossis EmptyJeu 10 Nov à 8:08

LES MOSSIS


Leur Milieu:
Environ 2 500 000 en Burkina Faso (50 % de la population). Le cercle de Yatenga est une des régions les plus peuplées des Mossi. La densité atteint parfois jusqu'à 50 habitants au km2..
Langue : le moré.
Le pays mossi s'étend de la frontière Malo Voltaïque au nord, à la frontière Ghano Voltaïque au sud.
Les Mossi et leurs voisins Gourmantché ont des affinités sociologiques, religieuses et linguistiques (ils auraient un ancêtre commun). Les Mossi peuvent être divisés en deux populations : la population urbaine, qui est musulmane depuis longtemps, et la population rurale, qui a su conserver sa religion animiste.
Principaux centres : Ouagadougou, Ouahigouya, Koudougou, Yako, Kaya, Tenkodogo.

Leur Histoire:
On rapporte une légende sur l'origine du Royaume de Ouagadougou. Au début du xie siècle, le roi de Gambaga, vivant dans le nord de l'actuel Ghana, s'avança vers le nord dans la région de Tenkodogo. Il avait une fille célèbre par sa beauté et son courage. Cette princesse, Poko, suivait son père dans toutes ses expéditions guerrières. Un jour, elle s'éloigna du camp et fut emportée par un cheval fougueux, dans une épaisse forêt où elle rencontra un chasseur d'éléphant, nommé Riaré, d'origine mandé, qui réussit à maîtriser sa monture emballée. Elle l'épousa et de cette rencontre naquit un fils qu'ils appelèrent Ouedraogo (ou Ouidiraogo) c'est àdire étalon. Par la suite, Ouedraogo, aidé par son beau père, soumit le pays de Tenkodogo puis tous les territoires voisins. Seules quelques ethnies échappèrent à la conquête des cavaliers en se réfugiant dans des régions marécageuses ou des falaises, comme les Dogon à Bandiagara (alors que les Foulsé n'ont pas fui).
Les descendants d'Ouedraogo fondèrent différents États Mossi
Zandoma, Ouagadougou au xille siècle, Yatenga au xive siècle, etc. Ces États Mossi, créés par l'aristocratie des cavaliers, ont toujours eu de puissantes armées. Bien administrés, ils échappèrent au chaos général qui suivit l'invasion marocaine, Isolés, loin de la mer' coupés par les forêts et le désert, ils sont restés pendant des siècles en dehors des échanges aussi bien commerciaux qu'idéologiques et religieux. (L'islam commença seulement à pénétrer chez les Mossi au xviiie siècle.) La valeur de ses cavaliers, au nombre magique de 333, était réputée au delà de ses frontières. C'est peut être une des raisons pour laquelle aucun conquérant africain n'a osé attaquer les Mossi. A la suite de longues luttes intestines, les États Mossi devinrent des protectorats français : Ouagadougou en 1857 et Yatenga en 1896.
Les origines des Gourmantché semblent se confondre avec l'histoire du peuple Mossi. Diaba Lompo (1204 1248), fondateur de la dynastie, serait le fils ou le cousin de Ouedraogo.
Au XIXe siècle, des luttes intérieures pour la royauté éclatèrent entre les prétendants, luttes auxquelles les Mossi s'associèrent. Aussi, lors de l'arrivée des Français en 1895, la puissance des rois du Gourma avait bien diminué.

Leur Vie Economique:
Le sol du pays mossi est pauvre. Il n'y a qu'une faible partie de terres cultivables. C'est une des raisons pour laquelle de nombreux Mossi s'expatrient chaque année, notamment en Côte d'Ivoire, où ils forment une main d'oeuvre saisonnière. Les Mossi sont des agriculteurs de mil, base de toute leur alimentation. L'élevage et le commerce des chevaux intéressent beaucoup les Mossi.

Leur Vie Sociale:
Tous les États Mossi ont la même structure sociale très hiérarchisée. Elle comprend, d'une part, un régime aristocratique sous sa forme la plus féodale et, d'autre part. possède aussi certains éléments d'un régime démocratique. Au sommet de l'État Mossi se trouve le Morho Naha, chef suprême symbolisant le soleil sur la terre. Il est à la fois dieu et empereur du Mogho (et non des Mossi, comme on le dit souvent). Il règne mais il ne gouverne pas. Ce sont les ministres qui exercent le pouvoir : dans les villages, le pouvoir est exercé par deux chefs, le premier, le Teng Naba, ou chef de la terre, exerce un pouvoir politique : le second, le Tingsoba, ou propriétaire de la terre, descendant des premiers occupants de la terre, héritier des chefs vaincus, exerce un pouvoir religieux et rituel. La noblesse est composée de trois catégories : les Dimbissi, descendants du Morho Naha, les Nabissi, descendants des chefs héréditaires, et les Nakomsé, simples aristocrates mais jouissant de nombreuses faveurs.
Les non nobles pouvaient entrer dans le conseil comme Naha, le premier ministre n'étant considéré que comme le premier serviteur de l'État.
Le premier fils d'un Morho Naha devient Naha, mais il doit pouvoir mériter la dignité de cette fonction.
Un collège électoral avait la charge de désigner le nouveau Naha, avec le pouvoir d'écarter le fils aîné du Naha si celui ci ne satisfaisait pas aux conditions requises et d'en choisir un autre parmi les fils ou les frères du Morho Naha défunt. La cour est réglée par une étiquette très minutieuse.
Musiciens et chanteurs font partie de l'entourage royal.
Chaque vendredi, à 7 heures du matin, a lieu encore au palais du Morho Naha une curieuse cérémonie à laquelle tout le monde peut assister. Le Morho Naba sort de son palais, habillé en rouge, car le soleil est sur le point de se lever.
Le Kamsora Naba, au nom des personnages de la cour, le supplie de ne pas enfourcher son cheval tout harnaché. L'empereur fait un faux départ, et se rend à ses supplications en se rendant à sa demeure. Cette coutume aurait pour origine une légende qui rappelle au Morho Naha que ses devoirs d'empereur doivent primer ses intérêts personnels.

Leur Vie Religieuse:
Malgré une pénétration de l'Islam le long des routes commerciales (surtout au Yatenga), le peuple Mossi est resté animiste. Les génies (Kinkirsi) sont divisés en bons génies (Kinkir Somà) et mauvais génies (Kinkir Wese). Les Tingane sont les génies protecteurs des villages.
Il existe en pays Mossi de nombreuses sociétés secrètes : le Nyonyosé, aux rites compliqués visant à révéler à ses adeptes les secrets du monde invisible, le Poese, association fermée qui possède l'exclusivité d'une technique magique, le Singa, association de chasseurs et les mangeurs d'« âmes », sorciers jouissant du privilège de pouvoir capturer le double des hommes.
Les sociétés des masques du wando dansent exclusivement à l'occasion des funérailles.

Leur Vie Culturelle:
Grandes fêtes périodiques mossi consacrées aux ancêtres, à la terre, à la nouvelle lune à la fin de la période initiatique.
La Tinsé a lieu en juillet, après les grandes pluies, lorsque le mil est déjà haut. Elle est célébrée en l'honneur de la divinité Tenga. Le Basgho a lieu après les récoltes (en décembre ou janvier). La fête musulmane, la Tabaski, est célébrée par les animistes Mossi comme une fête nationale. Ils l'appellent Mos'Ki Psa, fête des Mossi. Le Zambewa correspond à l'année nouvelle du calendrier musulman. Pour les Mossi, c'est une fête familiale pendant laquelle on mange et on boit beaucoup.
À Ouagadougou, à la fin du Ramadan, les enfants d'une société d'âge font avec des calebasses décorées d'animaux fantastiques la fête des animaux, le fanal.
Le soir de Noël, dans le quartier africain catholique, on peut voir dans des niches illuminées des crèches de santons de terre cuite réalisées par des enfants, art populaire extrêmement riche.
Revenir en haut Aller en bas
http://fairytale.superforum.fr
korrigane

korrigane


Nombre de messages : 47
Localisation : le kremlin bicêtre
Date d'inscription : 10/11/2005

Le Burkina Faso: Les Mossis Empty
MessageSujet: Re: Le Burkina Faso: Les Mossis   Le Burkina Faso: Les Mossis EmptyJeu 10 Nov à 8:08

Leur Vie Artisanale:
Dans tous les royaumes mossi est né un art de cour qui s'épanouissait autour de la personne royale, cet artisanat plus raffiné que celui des campagnes était réalisé par deux classes de nobles : les Nabissi et les Nakomsé, qui avaient le droit d'exercer tous les métiers manuels. Une seule exception : à Ouagadougou, où le métier de forgeron est interdit aux nobles et forme une caste particulière, les Fulsé, qui sont également sculpteurs des masques mossi.
En dehors des objets de prestige, une part importante de la production artisanale royale était d'origine funéraire et commémorative, comme par exemple les vêtements funéraires, réalisés lors de la mort d'un roi par les tisserands du village de Soulgho et composés d'un boubou blanc, d'une couverture et d'une culotte. Les cordonniers, pour la couche du roi mort, réalisaient des coussins et des traversins en cuir décoré.
Lors de la mort d'un roi, un bijoutier, choisi spécialement pendant la vie du souverain., avait la mission de réunir tous les bracelets en cuivre du roi et de son entourage et de fondre à la place (en cire perdue) plusieurs statuettes représentant le roi, son épouse, ses serviteurs, ses griots. Les statuettes étaient ensuite enterrées avec le roi.
Ce bijoutier recevait comme récompense une ferme, un cheval et un boubou, mais il était exilé. Il devait quitter la cour avant l'intronisation du nouveau roi et on ne devait jamais le voir de sa vie.

Habitation
Les artisans nobles Mossi étaient répartis dans plusieurs villages on trouve à Weotenga les bonnets brodés par les descendants du Naba Koutou, les chasse mouches en cuivre décorés au village d'Ovetinga, les tapis de selle pour les chevaux à Toudo, la cordonnerie à Bdalin.
Certains métiers sont la spécialité d'artisans d'autres ethnies. Le tissage du coton est monopolisé par les Yarse d'origine Mandé, la teinture à l'indigo par les Marensé, d'origine Songhaï.

Habillement
Le costume traditionnel est composé d'une tunique évasée et d'un pantalon bouffant serré à mi mollet, réalisé en bandes de coton tissé à rayures verticales (indigo, rouge, jaune) cousues ensemble. A partir du XIXe siècle, la pénétration des Haoussa et des Dioula a entraîné l'adoption par certains chefs du grand boubou, teint à l'indigo. Le chapeau mossi à la forme cônique est très caractéristique.
Les femmes portent des pagnes teints à l'indigo et un châle blanc.
Il faut signaler le costume très particulier de la garde d'honneur du roi, sorte d'armure en coton matelassé. Les cavaliers, coiffés d'un casque réhaussé de feuilles de cuivre, portent aussi une tunique en tissu molletonné, faite de triangles de couleur rouge, jaune, bleue, cousus ensemble (sorte d'habit d'arlequin). Leur monture est caparaçonnée de la même manière. Ces chevaliers ressemblent beaucoup à ceux des Zarma et des Songhaï.

Parure
Les femmes portent des bracelets en cuivre, des pendentifs composés d un petit masque portrait en bronze attaché à un collier de cuir, des gris gris (portés aussi par les hommes).
Parure royale composée de chasse mouches et de cannes.

Tissage, teinture
Tissage classique de bandes de coton écru et indigo assemblées ensuite pour réaliser des tuniques. Chemise bayadère avec effet de plissage qui accentue la taille. On peut voir des tisserands travailler à Gampela et à Boussé.
En Burkina Faso (et dans le nord de la Côte d'Ivoire), les teinturiers utilisent des cuves creusées directement dans le sol (2 m de profondeur). Il faut 5 kg d'indigo pour 5 1 d'eau, 10 à 15 1 de lessive de cendre obtenue à partir de certaines écorces ou d'une solution de potasse. Chaque bain dure de 15 à 30 minutes. Après chaque bain, le tissu, lavé à grande eau, est séché au soleil. La teinture obtenue par cette succession de neuf bains est d'un bleu très foncé et très brillant. Au bout de trois jours de bains successifs, le tissu est trempé pendant trois jours encore dans un bain neuf.
Il faut aussi signaler la broderie des bonnets et la technique du batik, très riche en motifs et en couleurs, mais d'influence étrangère.

Vannerie
Paniers remarquables en paille colorée en rouge, violet et vert, paniers en damier de roseau blanc et de cuir entrecroisés (région de Gampela), nattes en feuilles de mil, chapeaux en paille. On peut trouver cette belle vannerie mossi à Ouagadougou, Zorgo, Kombissin.

Travail du cuir
Les anciens cavaliers mossi ont apporté tout un art du cuir. Les chevaux (symbole du pouvoir royal) avaient un harnachement de cuivre ciselé et de cuir peint et brodé d'une grande richesse décorative. Sur le tapis de selle et les couvertures des chevaux, on applique aussi du cuir peint (véritable marqueterie dont on retrouve encore l'influence chez les bourreliers actuels).
Les maroquiniers de la région de Kaya habillent des boîtes et des bouteilles de cuir tressé rouge et vert.
Citons aussi des sacs en peau de chèvre, des fourreaux de sabre.
On trouve des cordonniers à Zaghbega, Ziniaré, Kaya, Dori.
A Ouagadougou (en dehors de la ville), le centre de tannage des cuirs fabrique des objets en cuir pyrogravés dont les motifs, inspirés des masques mossi, sont trop chargés.

Travail du métal
On distingue deux catégories d'artisans
les bijoutiers, regroupés à Ouagadougou dans les quartiers de Zabridara et Niogosin, qui fabriquent des petits masques portraits en bronze (représentant des ancêtres), des bracelets en cuivre et, toujours avec la technique de la cire perdue, des personnages de la cour du Morho Naba et des poignées de chasse mouches en cuivre ciselé. On les trouve aussi dans d'autres villes.
les forgerons, groupe à part d'origine Kurumba (ou Fulsé), qui réalisent l'outillage agricole, les lances et les flèches, certaines parures féminines en cuivre. Le village de Zitenga (l 5 km de Ziniaré) est spécialisé dans la fabrication de lances et de sabres mossi.

Travail du bois
Ce sont aussi des artisans forgerons d'origine Kurumba ou Fulsé qui réalisent les masques de la société Wando.
Nombreux surtout dans le Yatenga, les Fulsé occupaient cette région avant l'arrivée des cavaliers Mossi. lis sont restés « maîtres de la terre » et continuent les traditions de leur société d'agriculteurs et d'artisans.
Les porteurs de masques sont habillés d'un costume de feuilles de baobab et tiennent à la main une hache qui rappelle l'attribut de l'ancêtre des Kurumba envoyé du ciel. Les masques sont sculptés en bois tendre de kapokier. Ils sont en général très stylisés, presque abstraits, symbolisant une biche (sans doute sous l'influence de l'Islam).
Le masque est composé de deux parties : le bas est une calotte ovale figurant un visage, deux trous triangulaires correspondent aux yeux, la bouche et le nez ne sont indiqués que par une arête centrale sculptée en chevron. Le masque est surmonté de deux cornes d'antilope (ou d'un autre animal), au dessus s'élève une structure assez compliquée : lame de bois de 1,50 m de haut aux motifs géométriques ajourés et peints en polychromie (blanc, jaune bleu, rouge), embellie souvent par une statuette humaine (déesse de la terre) qui se détache en relief de la planchette en bois découpé. Ce masque symbolise l'esprit de la terre. Il est porté lors des cérémonies wando pour les enterrements des chefs et des vieillards.
Il faut signaler aussi le masque wando abstrait, figurant une antilope naine, le masque karan weba, représentant un ancêtre chevauchant une gazelle.
Il est évident que de nombreuses influences réciproques existent entre les masques mossi à lame ajourée et décorée et les masques à étages des Dogon, des Gourounsi et des Bobo. Toutefois le décor est différencié.
Portées en procession dans certaines cérémonies funéraires, les statues mossi représentent le plus souvent un ancêtre. Ces effigies des ancêtres ou de personnages mythiques et légendaires sont généralement des accessoires d'autels; parfois ils constituent les autels eux mêmes. En dehors de ces objets cultuels et sacrés, les artisans fabriquent de nombreux objets domestiques en bois : lits et sièges en bambou, cannes, verrous de porte, instruments de musique (balafon, tam tam). On trouve aussi de larges cuillères dont le manche se termine par un personnage ou une tête d'antilope (évoquant le masque kurumba).
Les verrous de porte (kuilin kui au pluriel, kuilin kuri au singulier) symbolisent des calaos ou des tortues. Ils sont réservés aux portes royales.

Poterie
Poterie de terre rouge décorée de motifs géométriques blancs, Pipes en terre cuite qu'on peut trouver aux marchés d'Ouagadougou ou de Koupéla. A Ziniaré, belles poteries, ainsi qu'à 5 km au village de Guilongou.
Revenir en haut Aller en bas
http://fairytale.superforum.fr
 
Le Burkina Faso: Les Mossis
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le Burkina Faso: Les BOBOS
» Le Burkina Faso: Les LOBIS

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Historia mundi :: Autres civilisation connues :: Civilisations africaines-
Sauter vers: